define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Réponses à des questions techniques | Ecole expérimentale

Ecrit le 17 Janvier 2009 par J.-P. Labrousse

Réponses à des questions techniques

Que deviennent les niveaux?

Dans notre modèle d’école, les niveaux traditionnels disparaissent parce que trop rigides.

1) Critique majeure de la classe traditionnelle, dans le système actuel.

Dans l’école traditionnelle, la classe, trop nombreuse, constitue un conglomérat humain mal organisé et recevant un discours professoral uniforme correspondant à un niveau officiel. Rien n’est prévu pour ceux qui souffrent de la classe, ne peuvent pas suivre ou qui sont psychologiquement absents. Ils décrochent plus ou moins rapidement des réalités scolaires.  Par ailleurs, ceux qui suivent vraiment ne sont jamais qu’une minorité dont les capacités correspondent grosso modo au discours professoral fourni. Ils s’adaptent spontanément à ce niveau alors que, peut-être, ils pourraient travailler de façon plus créative et avancer plus vite.

2) Dans notre modèle d’école, le groupe d’étude remplace la classe traditionnelle.

Dans ce modèle d’école, les élèves s’organisent par niveaux et par affinités en groupes de travail de trois ou quatre élèves, groupes eux-mêmes fédérés en un groupe plus grand de neuf à treize élèves. Ainsi, une ancienne sixième traditionnelle pourra équivaloir, dans ce modèle, à trois groupes (9 à 13 élèves chacun), ce qui signifie que, dans ces trois groupes, le programme de sixième sera étudié. Mais le choix d’établir des groupes de petite taille permet d’obtenir une grande souplesse dans la détermination des niveaux et les limites de ce qui pourrait ressembler à une sixième, par exemple, deviennent flexibles. S’il est possible de ne plus enfermer irrémédiablement l’élève dans un niveau, c’est en raison de la petite taille des groupes et du choix de la méthode de travail qui, dans le modèle, est toujours personnalisé. C’est vrai aussi bien pour les élèves en difficulté que pour les élèves sans difficulté.

Les élèves en difficulté

Le professeur repère immédiatement la difficulté, prête attention aux problèmes spécifiques de l’élève et lui apporte des solutions adaptées. Une fois les problèmes analysés, l’enseignant pourra, par exemple, réorienter judicieusement le travail de recherche ou diriger l’élève vers tel ou tel de ses camarades qui aura surmonté efficacement des difficultés similaires ou qui aura bien compris le sujet.

Les élèves sans difficulté

Un élève excellent en mathématiques, par exemple, aura la possibilité, si le professeur le juge indispensable, de commencer à aborder le niveau de la cinquième et, finalement, de changer de groupe pour cette matière. Il sera également envisageable de le proposer pour accomplir un tutorat auprès de ses camarades ou pour rester dans le cadre du programme correspondant à son niveau mais en accédant à un degré de réflexion supérieur.

Comme la prise en compte des difficultés et des forces spécifiques s’effectue dans chacune des matières, le degré de réflexion requis par les professeurs, dans chacun de ces trois groupes, dépendra du niveau réel des élèves par matière. La composition des groupes pourra donc varier dans la durée selon le niveau réel.

Simultanément, la recherche systématique, par l’élève, de l’acquisition de l’autonomie devrait permettre aux professeurs de prêter davantage attention aux élèves en difficulté puisque les élèves qui n’ont pas de problèmes particuliers seront davantage capables de travailler sans surveillance insistante. Les enseignants pourront alors moduler leur temps d’écoute en fonction des besoins de chacun : une écoute moins permanente pour ceux capables de travailler en autonomie, une écoute plus continue pour les élèves en difficulté.

D’autre part, une composition concertée et adéquate de chacun de ces petits groupes facilitera la création d’une dynamique de travail, car elle s’attachera à ne pas laisser s’y réfugier ensemble ceux qui sont confrontés à d’importantes difficultés. En résumé, chacun de ces groupes sera hétérogène dans les limites des capacités développées réelles, sera également coopératif et son niveau réel sera sans arrêt évalué afin qu’il reste ouvert et évolutif dans la concertation.

Quel est le rôle de l’association locale?

Cette association ne veut aucunement se substituer aux autres organisations connues, bien au contraire. Elle a pour but de fédérer tous ceux qui appartiennent à la communauté scolaire de l’établissement précisément considéré et seulement ceux de cette communauté. Par son fonctionnement, elle permet aux parents, aux enseignants et aux élèves de se concerter en dehors de l’école et d’élaborer des projets concernant aussi bien l’école elle-même que son environnement : par exemple, projets d’avenir pour l’école, préparation des réunions institutionnelles, aide coopérative aux devoirs, entraide pour le ramassage scolaire, garderie coopérative, implication des éducateurs de rue et de tous les services sociaux ou de santé publique, intervention dans les quartiers, aide aux familles en difficulté, recherche de stages, d’interventions pédagogiques, de financements, etc. Elle a pour but d’instaurer ainsi un esprit de communauté pour l’école, quelle que soit l’appartenance de chacun à des organisations d’intérêt plus national. Il n’y a pas l’équivalent aujourd’hui où les parents abordent le plus souvent l’école de façon isolée, dans une certaine étrangeté vis-à-vis des enseignants qu’ils ne rencontrent que très tard après le début de l’année et sans qu’il n’y ait une véritable coopération.

Quels sont les liens entre association, réunions instituées dans l’école et décisions?

Quand il faut prendre des décisions à caractère officiel, seules les instances prévues au sein de l’école ont pouvoir de décision. Au regard de ces instances, l’association ne joue qu’un rôle d’étude préalable, de conseil, de préparation et de relais exactement comme une commission au sein du parlement français.

Rappelons le partage des pouvoirs :

- le Conseil pédagogique, essentiellement formé d’enseignants, gère avec son directeur élu, et dans le partage des tâches administratives, la vie scolaire quotidienne pour ce qui est des questions relatives à la transmission du savoir et du climat général de l’école. Il est responsable de la qualité des enseignements, de l’ambiance de travail et de la réussite des élèves.

- le Conseil des parents dispose d’un pouvoir de critique sur la qualité de la relation pédagogique établie entre leurs enfants et les enseignants, sur l’application effective des programmes officiels et d’un pouvoir de décision en ce qui concerne l’organisation des lieux de vie scolaire de leurs enfants. Simultanément, il dispose d’un pouvoir de recours à un tiers pour soutenir cette critique, exiger l’application des programmes et obtenir l’organisation voulue des lieux de vie. Il a également le pouvoir de proposer les forums de société dans le cadre fixé par l’éthique de l’école et de la loi.

- le Conseil des élèves a pouvoir de décision en ce qui concerne les lieux de vie scolaire les concernant, le choix des projets de recherche collectifs, la formation et la refonte des groupes de travail. Il dispose également d’un pouvoir de critique, égal à celui des parents, sur la qualité de la relation pédagogique.

Dans le modèle d’organisation préconisé, les trois conseils délibèrent séparément puis se réunissent pour composer ensemble une décision commune afin de l’adopter, si possible à l’unanimité, sinon à la majorité absolue. Cette réunion forme alors le Grand Conseil, appelé ainsi pour ne pas être confondu avec le conseil d’administration des établissements publics actuels. On pourrait aussi bien l’appeler le Conseil de l’Ecole, etc.

Quel est le mode de désignation des conseils?

- pour le Conseil pédagogique, toute l’équipe d’enseignants, soit onze personnes, en est membre puisque le nombre est restreint. S’y adjoint le Conseiller principal d’éducation.

- pour le Conseil des parents, une élection est nécessaire, car les parents sont trop nombreux pour siéger tous ensemble. Ce serait à l’association locale de préparer au mieux ces élections en facilitant les rencontres et les discussions préalables entre parents. Les candidats à ces élections peuvent évidemment se présenter au nom de leurs organisations nationales, car il est attendu de ces organisations qu’elles sensibilisent l’école et l’association locale aux grands débats nationaux et à l’intérêt général.

- pour le Conseil des élèves, une élection est également inévitable puisque le nombre d’élèves dépasse cent vingt. Mais, vivant quotidiennement dans l’école, il sera possible aux élèves d’élaborer un programme dont ce Conseil sera avant tout l’exécutif. Ce programme émanera des propositions des petits groupes de travail habituels (trois ou quatre élèves) où seront élus des porte-parole, propositions qui seront ensuite reprises en assemblées générales pour y être discutées et finalement adoptées. Le but de l’organisation sera de permettre à tous d’être entendus et de faire en sorte que l’information circule effectivement de chacun vers tous et de tous vers chacun. Le conseiller principal d’éducation assurera cette organisation.

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