define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Réunion du 16 03 09 | Ecole expérimentale

Ecrit le 4 Avril 2009 par GG

Compte rendu de la réunion du 16 mars 2009

Présents et excusés

- personnes présentes : Gaëlle Lefeuvre, conseillère principale d’éducation ; Claude-Paul Padroni, inspecteur pédagogique  ; Gilles Guyon, parent ; Jean-Pierre Labrousse, professeur d’histoire.

- personnes excusées : Michel Bihan, maire de Cesson-Sévigné ; Maryline Pertué et Pierrick Descottes, responsables du mouvement Freinet ; Bruno Masurel, président d’ATD Quart-Monde.

Ordre du jour :

- l’état des lieux de la reprise d’activité de l’association à transmettre à Michel Bihan, maire de Cesson-Sévigné.

- la préparation du rendez-vous pris pour le 21 mars prochain avec Agnès Le Morvan, journaliste spécialisée dans les questions d’éducation à Ouest-France.

- l’émulation, l’expansion et les relais à mettre en jeu pour le projet de l’association.

Compte rendu

Une discussion ouverte s’est poursuivie tout au long de cette première réunion, alimentée par les développements de chacun des présents. A son issue, elle a restitué une vision générale du projet où la place donnée à l’élève et à la formation appropriée des enseignants articulent le maintien de la méthode pédagogique lors de son application.

Le mot « respect » a été le point de départ de la conversation. Interrogeant la place et la perspective des individus - élèves et adultes - dans le fonctionnement d’une collectivité dont la vocation est l’éducation, la question du respect et de la discipline s’est explicitée selon les contours de la méthode pédagogique innovante.

Le rapport, ici refondé, entre le professeur et l’élève, fait figurer au premier plan la parole de l’élève, qui, au delà de la forme, veut traduire sa motivation. La discipline qui, dans l’enseignement traditionnel, structure toujours ce rapport de façon préalable et formelle ne devient plus, dans la nouvelle méthode, qu’un recours éventuel en cas de situation de menace réelle.

L’écoute, la volonté d’une bonne interprétation réciproque, la négociation, doivent orienter le plus durablement possible la démarche de l’enseignant. La précaution nécessaire à cette question du respect est de ne pas oublier que sa définition est propre à chacun. La maîtrise des formes d’expression faisant partie des objectifs de l’apprentissage, il serait contradictoire de l’exiger en préalable à l’intervention orale de l’élève.

L’énoncé du règlement de vie scolaire peut être clair et détaillé quant aux fautes à sanctionner, mais il ne peut couvrir le droit d’expression. La manière et le choix des sanctions possibles peuvent aussi être soumis au regard des élèves lors des regroupements en conseils dont ils auront élu les représentants.

La place valorisée et donnée pour chacun, à travers une transparence des droits, conditionne l’assise des élèves pour la découverte et l’appropriation de leurs devoirs et de leurs responsabilités.

La pédagogie institutionnelle est citée en référence pour cette orientation recherchée. L’implication de l’élève en est le ressort pédagogique : elle instaure à la fois son investissement dans son apprentissage et dans sa relation à l’adulte, et elle constitue un fondement du bon fonctionnement collectif.

L’autogestion, qui détermine par exemple l’organisation du lycée innovant de Saint-Nazaire, est ici envisagée en tant qu’objectif quotidien plutôt qu’en tant que principe général théorique initial.

Les niveaux d’autonomie étant quantifiables selon les domaines d’implication de l’élève, ils caractérisent notre volonté de mettre en marche un apprentissage progressif de l’autogestion entendue, en d’autres termes, comme un champ donné de responsabilités assumées, ou comme autonomie acquise.

Cet apprentissage se joue, sur ce plan, de manière cruciale dans le projet personnel de l’élève, dans sa phase de recherche autonome. Celle ci doit prendre le plus vite possible un caractère autogéré. Dans la recherche en groupe, c’est la coopération qui est mise en jeu, dans un but d’autonomie collective à petite échelle, soulevant notamment une fois de plus la question de la discipline nécessaire au respect de la parole et de l’authenticité de chacun.

Le débat, la confrontation et la négociation sont en effet des outils de travail aussi bien sur le chantier de la connaissance que sur celui des relations humaines ou pédagogiques. La recherche fondamentale et appliquée instaure par nécessité cet échange des points de vue personnels.  Nécessitant l’expression de chacun, elle permet et doit révéler les différences de personnalité pour aboutir. La coopération est à la fois un objectif et un moyen dans l’apprentissage.

En conclusion de cette première partie, il a semblé que le droit de proposition puisse s’étendre en devoir de suggestion ; ce qui n’est pas possible dans un cadre préétabli d’autogestion globale notamment quand il s’étend au choix collectif des thèmes d’apprentissage. Une liberté intégrale adoptée par décret et mal comprise peut aboutir à une déscolarisation complète des élèves. Ici, le projet s’étant engagé à suivre l’ensemble les programmes scolaires officiels dans la perspective de la réussite aux examens nationaux, l’obligation de la présence à l’école et le devoir d’investissement des élèves restent un préalable. La mise en commun de la recherche, de ses résultats et de leurs divers modes d’expression vise une mutualisation beaucoup plus propice à la socialisation des élèves entre eux et vis-à-vis du champ des connaissances qu’il s’agit de désacraliser.

L’ouverture d’un collège-lycée innovant nécessite une préparation commune à l’équipe intervenant dans l’établissement. L’affinité pour la méthode pédagogique ouverte et active doit être une évidence pour en élaborer les dispositifs.

Le positionnement de l’enseignant sur la question de son rapport à l’élève doit notamment permettre de rendre toujours plus efficace l’expression de l’élève. Sur le terrain, les décalages vis-à-vis de cet idéal sont imaginables mais il est indispensable de savoir au mieux comment les prévenir.

L’appropriation de cette méthode suggère une phase préalable de découverte et d’échanges commune à l’équipe, respectant à la fois les motivations et les sensibilités personnelles de chacun, et selon les objectifs propres à la présente méthode pédagogique.

Cette réunion fut une confirmation de l’intérêt capital de ces échanges directs pour la redécouverte du projet et de sa méthode. Le travail déjà réalisé par Ecole35 depuis des années permet aujourd’hui de disposer plus instantanément des contenus théoriques indispensables. La diversité des visions et des expériences a pu enrichir le débat dans ces directions : celle de la dimension politique dans le souci d’établir un perpétuel développement de la démocratie interne, celle d’une approche artistique dans la recherche de personnalisation de chacun, celle d’une volonté méthodologique et didactique applicable. Les conceptions et les motivations particulières de chacun ont permis à la fois de conduire une lecture détaillée du fonctionnement prévu et d’approfondir.

Par exemple, Monsieur Padroni, suite à son expérience d’Inspecteur de l’Education Nationale, a présenté ces étapes possibles d’une méthode pédagogique : l’évaluation des élèves, l’analyse de ces évaluations, la remédiation à définir pour chacun, le contrat à établir avec l’élève, le travail dans les fichiers ressources composés des savoirs et des savoirs faire, le travail individuel et en groupes d’élèves, les suivis individuels, l’élaboration d’un livret des compétences acquises.

La question de l’évaluation et de son analyse est l’occasion de débattre sur les possibilités  de reconnaître l’appropriation ou non d’un savoir par l’élève. Et sur ce point il était évident qu’il s’agissait, pour tout contenu à assimiler, de reléguer la rudimentaire récitation pour privilégier la reformulation personnalisée. Dans le dernier cas, la mémorisation ne consiste pas en une accumulation temporaire d’informations, mais bien en une installation retraduite des notions abordées.

Concernant la remédiation et les contrats avec les élèves, a été soulevée la grande importance, comme point d’appui, de la motivation au moment de l’investissement initial de l’élève dans son projet. En conséquence, la participation de l’élève à l’élaboration de ce contrat est apparue comme incontournable.

Des fichiers ressources seront développés pour chaque matière enseignée mais aussi pour leurs applications dont la diversité est aussi vaste que le sont les spécificités pratiques, techniques, technologiques, etc. Les travaux aboutis et produits par les élèves contribueront également, au fil du temps, à en dynamiser l’évolution par leur intégration dans ces fichiers.

A propos des livrets de compétences, il est clair qu’il s’agira de valoriser les réussites de façon à renforcer l’investissement de l’élève. Cette proposition du principe d’acquisition des compétences a pu également ouvrir le débat relatif à la formation générale par rapport aux formations spécifiques.

Suite à ce débat, il apparaît que le projet et les éléments clés de sa méthode devront être reformulés par chacun des membres de l’équipe qui animera l’établissement innovant. Les réunions seront, dans l’immédiat, le lieu principal de formation par les échanges qui créent plus directement l’émulation indispensable.

Le site Internet (http://ecole-experimentale.fr) fournira au public, en prolongement, le support théorique déjà travaillé et sera enrichi des reformulations proposées. Le forum et le Chat y seront également des outils pratiques pour recueillir et échanger des observations libres, et partager nos points de vue de façon la plus ouverte.

Remerciant chacun pour son soutien exprimé.

Le secrétaire d’Ecole35 : Gilles Guyon.

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