Changer de pédagogie scolaire !
En France, il est établi que l’école a pour but d’améliorer le niveau de culture générale de la population et de préparer les générations aux métiers d’avenir. Mais aujourd’hui, avec son esprit de classement, dans un contexte de compétition matérielle et sociale, elle imprime un certain malaise devant l’évolution des civilisations.
Dans le milieu scolaire, ce positionnement par rapport à des vues élitistes alimente la permanence d’un modèle d’élève que le travail fastidieux ne doit jamais décourager. Jusqu’au point où son cloisonnement dans la manière contribuera à sa réussite scolaire. Scolaire, mais ensuite ? Dans cette course au savoir, le monde professionnel lui-même avec ses actualités planétaires semble s’être échappé loin devant. C’est une école hors-monde. Et c’est une école du remplissage qui écarte, par écœurement, autant d’enfant de leur curiosité, de leurs sensibilités personnelles, et de leur plaisir d’apprendre, de leurs capacités. Et cette école des modèles contribue à des mises en marge et à des pertes d’identité. Les pénalités, la sélection et la répartition, par attribut ou par défaut, sur les divers cursus de formation, caractérisent notre système public d’éducation.
Il est clair qu’avec cet horizon dominant, les valeurs sociales, humaines, et citoyennes n’y sont que des options sans effet sur les critères et les coefficients. Aujourd’hui on attribue à l’enseignement la fonction d’outil d’intégration sociale. Mais les applications pédagogiques se réduisent dans leur majeure partie à un enseignement collectif en classe, où l’accommodation des élèves conduit à donner au milieu scolaire, et à la collectivité, un statut de dogme environnemental. Beaucoup plus que celui d’un foyer pour valeurs démocratiques et humaines.
A défaut d’une motivation spontanée de l’élève, la pédagogie courante s’appuie sur une logique d’ordre collectif. A coup théorique d’ « éducation civique », de consignes arbitraires et de menaces scolaires, les nouvelles générations sont censées, en deçà du remplissage, élaborer leurs repères et leurs liens avec la population active. Avec la diversité humaine accentuée par les bouillonnements culturels et socio-économiques, il y a aussi une réalité multiple où ces nouvelles générations s’inscrivent, dont l’Histoire ne pèse ni dans les programmes, ni dans la relation généralement installée entre les enseignants et les élèves. Cette école est celle que l’on a construite au temps où l’enfant n’avait pas la parole, et où seule une place l’attendait au travail. Au temps où la productivité mécanique fascinait les visions d’avenir. Au temps où les démocraties n’avaient pas encore assumé la fin des colonies.
Pourtant une école existe, avec une méthode pédagogique d’enseignement qui est précisément l’application de principes donnant à la personne sa place individuelle, humaine, sociale, citoyenne ; développant un fonctionnement inspiré des idéaux démocratiques.
Sur Rennes, la réflexion autour de cette méthode avec la mise en place d’un collège -lycée pilote a mené au développement détaillé d’un projet tout à fait conséquent au regard des décideurs locaux. En se basant sur l’actualité des programmes et des examens, cette méthode met en marche une collectivité et un cursus pour chacun, avec les individualités, par l’expérimentation, la création, la communication, la coopération… Or il nous manque encore du souffle venant de la base, pour créer la dynamique qui pourrait impulser l’ouverture d’un tel établissement. Juridiquement, et potentiellement sur le plan matériel, la faisabilité du projet est déjà là.
La qualité, certes un peu dense, de notre site : ecole-experimentale.fr nourrira bientôt peut être cet évènement.
Association Ecole35
Gilles Guyon
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