define('WP_CRON_LOCK_TIMEOUT', 300); Pluridisciplinarité | Ecole expérimentale

Ecrit le 26 Janvier 2009 par admin

Pluridisciplinarité

Compte rendu 2 de la réunion du samedi huit juin 2002

Cette réunion avait pour objet de préciser ce que nous entendions par pluridisciplinarité. Il est apparu qu’il ne s’agissait pas d’accomplir un parcours en sautant d’une discipline à l’autre grâce aux points communs susceptibles de se découvrir, ce qui est inéluctable et relativement aisé. A chaque passage d’une discipline à l’autre, il est nécessaire de ne pas perdre de vue la spécificité de chaque spécialité et de déterminer dans quelle mesure le passage permet d’approfondir toute question, soit dans la spécialité que l’on quitte, soit dans celle que l’on rencontre. Il a été souligné tout l’intérêt de la démarche naturelle du chercheur qui aborde un autre champ disciplinaire par besoin d’éclairer son domaine de prédilection et non par simple curiosité ou par envie de musarder hors de ses habitudes.

Simultanément, toute question ne doit pas gagner en complexité si elle n’est pas rattachée à un système de savoirs propres à chacune de ces spécialités, sinon le risque serait de perdre les bases et de s’engager dans une recherche étroite qui, bien que transdisciplinaire, serait une autre forme d’enfermement. Il faut obtenir, à chaque passage d’un domaine spécifique à l’autre, une consolidation d’un système de savoirs telle que l’esprit conserve toujours une vision de l’architecture d’ensemble de façon que, en quittant une de ses pièces, il sache toujours où il se trouve.

Cela suppose évidemment de mettre à jour ces systèmes de connaissances dans chacune des disciplines. Théoriquement, chacun d’eux recoupe les bases et, par conséquent, les programmes scolaires officiels. Mais, c’est par ces systèmes et, a fortiori, par ces bases, que les programmes doivent être abordés et non pas comme une somme à ingurgiter car, alors, ces derniers s’installent dans la mémoire de façon superficielle et chaotique.

Il faut également insister sur le caractère emboîté de ces systèmes, c’est-à-dire que, en cherchant à maîtriser l’un d’eux, des connaissances propres à d’autres systèmes sont utilisées de façon subreptice. Il se pourrait même qu’il s’agisse là d’une voie d’acquisition majeure : par les marges, sans le vouloir directement, par besoin et quasiment à l’occasion, voire même à l’insu. Dans tous les cas, c’est ainsi que les différents emplois d’instruments majeurs de réflexion peuvent devenir automatiques et, par conséquent s’enraciner dans l’esprit alors que, autrement, ils pourraient sembler artificiels et apparaître comme des exercices dont le but serait uniquement de produire une difficulté et non pas de forger les capacités.

Le souci de forger ces capacités suppose, en outre, de trouver sans arrêt le lien entre la personne et sa propre recherche. Ce lien n’est tangible que dans la mesure où cette personne dispose de la conviction de se développer ainsi : personnellement, en cherchant. Certaines matières s’y prêtent évidemment beaucoup plus que d’autres : le français, l’histoire, par exemple, qui posent d’emblée la question de l’être personnel tandis que les matières scientifiques exigent d’abord l’abstraction de soi.

Il a été deviné que le jeu est justement, pour ces dernières, ce qui combine le mieux cette nécessaire abstraction de soi avec l’originalité propre de la personne tout en suscitant une implication sereine et spontanée. L’idéal serait alors d’obtenir le réinvestissement des matières scientifiques, grâce à la maîtrise la plus rigoureuse de leurs systèmes, dans la création artistique au titre de la production de jeux les plus authentiquement personnels.

Mais l’abstraction de soi, dans les sciences, contient aussi sa propre esthétique dans la mesure où la clarté obtenue apporte une grande satisfaction de l’esprit, accompagnée d’une certitude de pouvoir encore mieux agir. Il est alors envisageable que cette esthétique-là puisse se redécouvrir sans fin. Ce thème permet d’en revenir au point de départ pour boucler le tout : il faut, pour chaque système de connaissances, la plus grande clarté et, par conséquent, une grande précision et cohérence autant dans sa reconstruction que dans sa représentation.

Pour l’équipe,  rédaction de Jean-Pierre Labrousse

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