IV - Les liens entre l’école et le système éducatif
La vie de l’école expérimentale est fondée sur l’existence du Conseil des enseignants. Ce conseil dispose du pouvoir d’analyse de la pratique éducative. Il est habilité à perfectionner cette pratique. Sur cette voie, aucune autorité ne limite sa fonction et celle de son président élu, appelé Directeur pédagogique. Ce directeur est responsable auprès de la société de la bonne application du projet éducatif, projet élaboré en commun par toute l’équipe éducative.
Mais la société exerce un contrôle sur ce Conseil, car celui-ci est redevable, auprès d’elle, de ses résultats en matière d’éducation. Aussi, ce Conseil s’oblige à respecter un contrat éducatif convenu avec l’institution scolaire nationale. Simultanément, ce Conseil ne saurait décider séparément de son projet sans tenir compte de l’ensemble du système éducatif. Pour cette raison, le conseil délègue des enseignants auprès des organes consultatifs officiels nationaux et auprès des instances du réseau des écoles expérimentales afin d’établir un projet global s’imposant comme cadre de référence.
L’adoption du cadre de référence suppose l’aval de l’institution scolaire nationale, par l’accord de ses représentants officiels, et du réseau, par l’accord de l’ensemble des délégués de toutes les écoles expérimentales. En cas de désaccord, le réseau suit l’avis de l’institution. Ce cadre impose des programmes et des examens nationaux, une carte scolaire, des modalités de recrutement des personnels et le respect d’une éthique de l’éducation.
Si elle se tient dans ce cadre de référence, la pédagogie adoptée ou modifiée par l’école ne relève que du Conseil des enseignants et de son Directeur pédagogique. Mais l’institution nationale et l’ensemble des délégués du réseau l’évaluent dans sa capacité à respecter ce cadre. Pour effectuer l’évaluation, la société exerce son contrûle par l’intermédiaire du Grand Conseil de l’établissement, où délégués des parents et des élèves disposent d’un pouvoir de critique et peuvent recourir à des instances d’arbitrage. Ces instances sont les délégués désignés par le réseau des écoles expérimentales, les inspecteurs de l’institution scolaire nationale reconnus par ces délégués et, évidemment comme pour tout citoyen, les tribunaux ordinaires. Les délégués du réseau et les inspecteurs procèdent également à une évaluation directe du Conseil des enseignants sur la base de tests d’entrée et de sortie des élèves et de leurs résultats aux examens.
Le constat d’une faute au regard du cadre de référence oblige le Conseil des enseignants à adopter des mesures rectificatives ou à accepter à son encontre des mesures disciplinaires.
La recherche pédagogique est assurée par des séminaires organisés par le réseau et par le recours aux universitaires dont les travaux sont reconnus par le réseau.
Les délégués aux organes consultatifs de l’institution nationale et au réseau sont élus sur la base de leurs propres travaux pédagogiques.
La fondation de l’école est à l’initiative d’une association locale qui désigne un Conseil éducatif pour la créer. Ce sont les délégués du réseau et l’institution nationale qui donnent leur aval. Ce Conseil éducatif comprend les futurs membres du Conseil des enseignants et toutes les personnes intéressées par les questions pédagogiques. Pour cette création, l’accord de tous les partenaires du système éducatif, qu’ils soient dans le secteur traditionnel ou expérimental, est souhaitable.
L’école expérimentale recrute son personnel dans la liste nationale admise par l’institution nationale et avec l’accord des délégués du réseau. Ces membres du personnel doivent bénéficier d’un droit au regroupement pour animer l’école, ce qui suppose la création par l’institution de postes à profils ou de détachements spécifiques. Ils devront également pouvoir revenir dans l’école traditionnelle en cas de désaccord avec les principes du projet éducatif de l’école expérimentale où ils ont été affectés.